Les jardins du Lou, un chantier vertueux…

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Nous sommes à Lyon, avenue Tony Garnier. Le Matmut stadium de Gerland abrite l’une des plus prometteuses équipe du Top 14 : le LOU Rugby. En face du stade, un tènement de 3 hectares va accueillir « Les Jardins du Lou », un ensemble de 28 000 m2 de bureaux dans six bâtiments et un parking souterrain de 340 places. Un chantier vertueux, au coeur de la ville, qui fait déjà école…

L’architecte Albert Constantin, qui avait déjà conçu la transformation des tribunes du stade de Gerland en 1998 a imaginé « Les Jardins du
Lou ». Un nom de baptême en référence aux cités-jardins chères à Tony Garnier, le grand architecte lyonnais du début du XXe siècle, concepteur du stade. « Les Jardins du Lou » est une opération du groupe international GL Events, actionnaire majoritaire du LOU Rugby, dans le cadre d’un bail emphytéotique de 60 ans signé entre la ville et le club en septembre 2016.

Jean-Baptiste Richard est directeur adjoint de la Foncière Polygone, filiale du Groupe GL Events. « Nous portons financièrement ce projet
qui est réalisé par Eiffage Construction. C’est une opération immobilière un peu particulière, car réalisée sous bail emphytéotique. Elle a clairement pour objectif de donner au LOU Rugby des rentrées financières qui lui permettront de poursuivre ses investissements dans le stade et de se développer. Pour mémoire, les investissements dans les équipements sportifs et réceptifs se montent déjà à 40 millions d’euros. » Dès le départ, le cadre était fixé, un ensemble architectural qui s’intègre dans un environnement patrimonial et urbain. « Nous voulions un chantier vertueux, explique Jean-Baptiste Richard. Qui fasse sens car nous sommes à la fois au coeur de la ville, mais aussi dans un lieu dédié au sport, donc à un certain mode de vie. »

Donc, l’objectif majeur de cette opération était de s’inscrire dans une démarche d’économie circulaire pour réduire la consommation des ressources naturelles et renforcer le tri, le réemploi et la valorisation des  déchets issus du chantier. Par ailleurs, « le projet porté par l’alliance entre Serpol et Vicat, au sein du groupement mené par Eiffage nous a séduit car il répondait à nos attentes et aux préconisations de notre bureau d’étude, en permettant d’inscrire le chantier dans une dynamique d’économie circulaire », estime Jean-Baptiste Richard. « Très clairement, le traitement des sols pollués est souvent une source d’angoisse et de conflits potentiels entre le maître d’ouvrage et le maître d’oeuvre. En l’occurrence, la solution apportée par ce groupement, une première pour nous, a apporté à la fois sérénité dans les relations et économies d’échelle sur le budget global du chantier », note ravi Nicolas Gallon, directeur
de travaux chez Eiffage Construction.

De la terre au ciment

La majeure partie des chantiers de construction lancés dans les métropoles se fait sur des sols pollués, souvent d’anciennes friches industrielles des XIX et XXe siècles. Une contrainte qui nécessite de dépolluer les sols en amont. Le chantier des « Jardins du Lou » a démarré sur les chapeaux de roues. Pour Frédéric  Huet, Directeur Adjoint Serpol Région Centre-Est – Sites &  sols  pollués,  « c’est un chantier d’importance sur lequel nous avons assuré les travaux de démolition des structures  existantes, le défrichage et le terrassement. Pour ces travaux de terrassement, nous avons tout d’abord réalisé une caractérisation complémentaire des sols pour valider   leur   orientation    en fonction des polluants en présence. Les analyses ont révélé la présence de métaux lourds lixiviables (antimoine, plomb et arsenic notamment) à des niveaux de concentrations redevables d’une élimination des terres en Installation de Stockage de Déchets Dangereux. Ponctuellement, des pollutions faibles organiques (hydrocarbures et HAP) ont également été observées. Les matériaux non inertes ont été systématiquement criblés selon les mailles de 80 et 20 mm afin de les rendre acceptables vis-à-vis du process industriel VICAT pour la revalorisation matière des   terres. Les fines de criblage ont ensuite été revalorisées à l’usine Vicat de Montalieu-Vercieu en Isère. Après caractérisation, les refus de crible ont été quasi-intégralement éliminés en filière inerte   de   revalorisation ou d’enfouissement. »