Traitements en double cascade …

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NOUS SOMMES EN RÉGION LYONNAISE, SUR UN SITE PHARMACEUTIQUE EN COURS DE RECONVERSION INDUSTRIELLE.

LE TERRAIN MET EN PRÉSENCE DEUX NAPPES SOUTERRAINES IMPACTÉES PAR UN COCKTAIL DE POLLUANTS ISSUS DE L’ACTIVITÉ HISTORIQUE DU SITE DEPUIS LA FIN DU XIXe SIÈCLE.

Le chantier est mené en confinement aéraulique (chantier réalisé sous tente exigeant le traitement et la distribution de l’air), afin d’éviter les dispersions de nuisances dans l’air. L’objectif de SERPOL ici est double : gérer les arrivées d’eaux souterraines afin de permettre l’excavation à sec de terres polluées et garantir la conformité des rejets aux seuils fixés par arrêté préfectoral. « Nous avons créé deux systèmes différenciés, un pour traiter d’un côté la pollution d’eaux superficielles très impactées, et un pour assurer un pompage et un rabattement efficace de plus de trois mètres de la nappe alluviale, plus profonde et de fait moins touchée, mais supposant des débits importants », révèle Thomas Brun, manager opérationnel de l’agence SERPOL Région Centre-Est.

Les eaux de la nappe alluviale sont captées par une trentaine de puits forés à 11 m de profondeur et orientées vers une cuve de 80 m3 permettant d’en homogénéiser la qualité et de retenir les particules grossières. Les eaux sont ensuite distribuées, via six pompes, vers les six lignes de traitement dédiées, toutes composées d’un filtre à sable (précipitation des oxydes métalliques), d’un filtre à charbon actif (absorption des polluants organiques) et d’un média spécifique à la rétention de l’arsenic. En parallèle de cette chaîne, les eaux superficielles sont dirigées vers un premier bassin de décantation, puis sur une ligne de traitement plus complexe adaptée aux composés en présence et aux concentrations attendues. On y retrouve l’étape préalable de précipitation des oxydes métalliques –deux filtres à sable montés en série à contre-lavage automatisé fonctionnant alternativement pour permettre un travail en continu de l’unité–, puis un passage par deux tours de stripping (traitement des polluants volatils en phase gazeuse). Les eaux transitent ensuite dans des bioréacteurs où des bactéries issues du site sont cultivées pour digérer les composés biodégradables. Un traitement de finition est alors réalisé dans deux tours de charbon actif, puis au travers d’un dernier média propre aux métaux lourds. Une ultime étape de filtration retient les dernières particules les plus fines. L’eau dépolluée termine son cycle dans deux bassins tampons de 200 m3 pour y être contrôlée avant d’être rejetée dans le milieu naturel.

Franchir un cap L’installation, construite en un temps record – moins de quatre mois – pour une durée d’exploitation de 18  mois, permet, in fine, d’épurer 1 200 000 m3 d’eau ! « La maîtrise des procédés et la quête d’innovation de SERPOL sont des atouts de taille pour exploiter les unités de traitement et garantir la conformité des rejets, poursuit Thomas. Nous avons modélisé un process au plus proche des besoins du site, tenant compte de la complexité hydrogéologique locale. L’amplitude du rabattement nécessaire aux excavations, ainsi que les enjeux associés à un projet de dépollution d’envergure nationale font de ce chantier un modèle du genre. Il est la résultante d’un dimensionnement efficace et d’un travail en amont de longue haleine de l’ensemble des composantes de SERPOL– l’atelier de conception des unités, les pôles techniques et le laboratoire interne de R&D. Une aventure de bonne augure pour l’avenir, qui permet à l’entreprise de franchir un cap ! »

 

Article extrait du SERFIMAG n°52_Juin 2021